Un nouveau financement fédéral soutient la formation de la prochaine génération de professionnels bilingues et améliore l’accès aux soins pour les communautés francophones, notamment dans les provinces de l’Atlantique.
Recevoir des soins de santé dans sa langue ne devrait pas être un luxe — c’est un droit fondamental. Pour les communautés francophones vivant en contexte minoritaire, l’accès à des services de santé en français demeure un défi quotidien aux conséquences bien réelles. Le 22 juillet 2025, à Moncton au Nouveau-Brunswick, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement de plus de 78 millions de dollars sur cinq ans afin d’améliorer l’accès aux services de santé en français dans les communautés francophones minoritaires.
L’annonce a été faite par l’honorable Marjorie Michel, ministre fédérale de la Santé, accompagnée de l’honorable Ginette Petitpas Taylor, députée de Moncton—Dieppe. Ce financement profitera à sept organisations, dont cinq établissements postsecondaires des provinces de l’Atlantique. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Programme de contribution pour les langues officielles en santé (PCLOS).
Former, recruter et innover pour mieux soigner
Ce financement fédéral soutiendra une série d’initiatives stratégiques, dont :
- L’amélioration de l’accès aux soins de santé en français dans les communautés francophones minoritaires ;
- Le renforcement du recrutement, des stages et de l’intégration professionnelle des étudiants inscrits dans des programmes de santé postsecondaires francophones ;
- L’augmentation de la capacité des établissements à former, intégrer et retenir les professionnels de santé bilingues ;
- Le développement de projets communautaires innovants adaptés aux réalités linguistiques locales.
Ces investissements s’inscrivent dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023–2028 : Protection – Promotion – Collaboration, qui prévoit un financement total de 206,7 millions de dollars sur cinq ans pour le PCLOS. Cette enveloppe bonifiée soutient des organismes à but non lucratif, des établissements postsecondaires et des gouvernements provinciaux et territoriaux qui œuvrent auprès des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM), notamment les francophones hors Québec et les anglophones au Québec.
Des leaders et partenaires saluent une annonce attendue
La ministre Marjorie Michel a rappelé les conséquences graves que peuvent engendrer les barrières linguistiques dans le système de santé :
« Tout le monde au Canada devrait avoir accès à des services de santé dans la langue officielle de son choix, peu importe où il habite. Une barrière linguistique en matière de soins peut avoir des conséquences de vie ou de mort. »
La députée Ginette Petitpas Taylor a souligné l’importance de cette annonce pour sa région :
« Ce financement contribuera à un meilleur accès à des soins plus inclusifs et efficaces — tout en appuyant les langues officielles dans notre système de santé. »
Steven Guilbeault, ministre de l’Identité canadienne et de la Culture et responsable des Langues officielles, a mis en lumière l’impact culturel de ces investissements :
« Nos deux langues officielles sont au cœur de notre identité... Ce financement soutiendra des projets qui renforcent notre identité bilingue, non seulement dans l’Atlantique, mais à travers tout le Canada. »
Du côté des partenaires de terrain :
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Antoine Désilets, directeur général de la Société Santé en français (SSF), a souligné le rôle essentiel de la santé dans le dynamisme des communautés francophones et acadiennes.
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Martin Normand, président-directeur général de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC), a insisté sur l’importance d’assurer une relève francophone bien formée grâce au Consortium national de formation en santé (CNFS).
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Dr Denis Prud’homme, recteur de l’Université de Moncton, a salué le soutien qui permettra à son établissement d’élargir ses programmes de formation et de mieux répondre aux besoins du terrain.
Vers un système de santé bilingue, équitable et moderne
Cet engagement s’inscrit dans une vision plus large de modernisation du système public de santé. Le budget 2023 prévoit près de 200 milliards de dollars sur 10 ans, dont 46,2 milliards en nouveaux transferts aux provinces et territoires. Ces sommes incluent 25 milliards de dollars à travers des ententes bilatérales ciblées, adaptées aux besoins spécifiques de chaque région — y compris les besoins linguistiques.
Pour les communautés francophones du Canada atlantique et d’ailleurs, cet investissement représente une réponse concrète à des revendications de longue date. Il renforce les capacités locales, soutient la relève professionnelle et affirme le principe que chacun a le droit d’être soigné dans une langue qu’il comprend.
Conclusion
Le Canada envoie un message clair avec cet investissement : l’inclusion linguistique est une condition essentielle à l’équité en santé. En soutenant la formation postsecondaire, l’innovation locale et le recrutement de professionnels bilingues, le gouvernement contribue à bâtir un système de santé plus juste, plus humain et plus représentatif.
Ce financement va au-delà des chiffres. Il incarne une volonté de rapprocher les politiques des réalités de terrain. Alors qu’une nouvelle génération de professionnels de santé bilingues se prépare à entrer en fonction, les communautés de partout au pays verront concrètement ce que cela signifie d’être soigné dans la langue de son quotidien.